Au nom de la Protection de l’Enfance !
Si le nombre de décès dans le cadre intrafamilial représente environ 50-80 mineurs par an soit entre 0,003 et 0,005 pour 1000 mineurs (soit 1 enfant sur 287 400) et si ce nombre reste relativement constant au fil des ans malgré une augmentation (in)considérable des moyens et mesures prises pour les éviter, ce n’est pas le cas des retraits d’enfant à leur famille.
Il y a aujourd’hui, en France, plus de 1 enfant sur 100 placés, près de 470 mesures de placements proncées par jour !
Fin 2020, ils sont près 200 000 enfants à être « accueillis à l’ASE » contre 164 000 début 2016. Par rapport à 2016, 36 000 enfants de plus ont été retirés de leurs parents, soit en 5 ans, 25% d’augmentation !
Pour certaines tranches d’âges au niveau national ou pour toutes tranches d’âge confondues dans certains départements c’est plus de 1 enfant sur 25 qui est placé ou qui « bénéficie » d’une mesure d’aide éducative d’après les chiffres officiels de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Où va-t-on ?
La France se situe dans la moyenne haute des Etats Européens en quantité de placements.
Or, pour la plupart des parents, le retrait d’un enfant est une souffrance intolérable, surtout lorsqu’ils voient leur lien avec leur progéniture se détériorer, d’autant plus lorsque c’est sur la base de soupçons et/ou de motifs exagérés ou infondés. Cela devient une torture lorsqu’ils sont pieds et mains liés et voient leurs enfants être détruits tant par les violences physiques et morales subies dans les foyers (harcèlement, viols, prostitution…), que par l’hypothèque de leur avenir (1 SDF sur 4 est un ancien enfant placé, 22% des enfants placés sont, à 17 ans, déscolarisés, 70% sortent sans diplôme). Les traumatismes sont considérables, tant du côté des parents que des enfants.
S’il y a des cas emblématiques d’enfant à protéger, c’est loin d’être le cas pour tous.
Selon des professionnels et des associations du secteur, 50% à 75 % des placements auraient pu être évités (soit 4.5 à 6,3 milliards d’euros à économiser ou à redéployer, sur un budget de près de 9 milliards d’euros). Les rapports du Défenseur des Droits évoquent de la maltraitance institutionnelle concernant l’aide sociale à l’enfance. La Cour des Comptes dénonce un gaspillage lié à un pilotage défaillant et des mesures inadaptées.
Mais les parents sont souvent traités comme des criminels sans aucune justification et ne bénéficient pas des mêmes droits à la défense que ces derniers. Dans aucune autre juridiction n’existe un tel anéantissement des droits que celui concernant les familles.
La nouvelle loi pour la Protection de l’Enfance, qui a été adoptée cette année, ne protège pas les familles contre ces dérives institutionnelles ou sociétales et passe, étonnement sous silence, toutes mesures qui auraient pu être prises pour plus d’équité et de justice envers les parents et familles. Pire, elle pousse vers une rupture définitive du lien parents/enfants au profit de « parrains » alors que dans la majorité des cas, ce lien est fondamental.
Il est de fait urgent que la voix des parents puisse se faire entendre afin de lutter contre ces dérives et rétablir un équilibre sain entre institution, famille et société.